Crowdfunding : tout ce que vous devez savoir
Le lancement d’un projet, notamment celui de la création d’une entreprise, nécessite un investissement conséquent. Si le porteur de projet ne dispose pas du budget nécessaire pour le mettre en œuvre, il existe un moyen pour demander un financement auprès du public. Ceci se fait par l’intermédiaire de sites spécialisés, à savoir les sites de crowdfunding.
Table des matières
Crowdfunding, qu’est-ce que c’est ?
Le crowdfunding ou financement participatif consiste à financer un projet en faisant une collecte de fonds auprès du public. Il est différent du love money qui consiste à demander de l’aide financière à ses proches et à sa famille. La collecte de fonds se fait sur des plateformes en ligne spécialisées dans le domaine. Cette technique est aussi appelée financement par la foule ou socio financement (Canada). Recourir au financement participatif permet d’obtenir les fonds nécessaires pour son projet sans devoir faire de prêts bancaires.
Deux types d’entités interviennent dans le crowdfunding :
- le crowdfunder qui est l’instigateur du projet : il ne possède pas les fonds indispensable pour lancer son projet
- l’investisseur qui dispose de fonds et qui accepte de participer au financement
Le crowdfunding vient des États-Unis. Les premières plateformes traitant ce sujet sont nées en 2004 dont les plus connues étaient Artistshare, Indiegogo ou encore Kickstarter. Ce n’est qu’en 2007 que les plateformes de crowdfunding apparaissent en France.
Cette technique s’est développée rapidement avec la mise en place de statuts officiels. Ainsi sont fondés le CIP (Conseiller en Investissement Participatif) et l’IFP (Intermédiaire en Financement Participatif). Ces organismes ont pour objectif la protection des crowdfunders et des donateurs.
Comment fonctionne le financement participatif ?
Le financement participatif se présente sous forme de participation et d’investissement par l’intermédiaire d’une plateforme. Cette forme de finance participative est régie par des règlementations qui sont propres à elle. C’est l’ordonnance n° 2014-559 du 30/05/14 qui définit la législation sur le crowdfunding.
Cette loi permet de sécuriser les investisseurs et les transactions. Les entreprises, les associations et les particuliers peuvent demander des financements via le crowdfunding.
Le montant du financement minimum pour un projet est de 1000 euros. Pour le montant maximum, il est plafonné à 2,5 millions d’euros selon le type de projet.
Le financement participatif poursuit quelques démarches :
- L’instigateur présente son projet à une plateforme de financement participatif
- La plateforme étudie le projet et procède à une sélection selon des critères déjà établis
- Si le projet est sélectionné, la plateforme effectue sa mise en ligne pour l’appel de fonds. Le but est d’attirer les investisseurs et les potentiels donateurs.
- Les personnes intéressées offrent du financement pour lancer le projet.
La mise en ligne et la sélection ne garantissent pas la réussite du projet. Le rôle des plateformes s’arrête à la recherche de financement. Elles peuvent demander des commissions aux instigateurs de projets.
Quels sont les types de plateformes de crowdfunding ?
Il existe plusieurs types de plateformes de financement participatif. Les porteurs de projet choisissent une plateforme en fonction de leur projet.
- Les plateformes de dons et prêt : elles concernent les financements sous forme de dons ou de prêt. Ces plateformes sont immatriculées à l’ORIAS.
- Les plateformes d’investissement : les investisseurs dans ces plateformes reçoivent des titres de capital provenant des porteurs de projet. Les plateformes d’investissements sont immatriculées à l’ORIAS ou à ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution).
- les plateformes de crowdfunding immobilier ou crowdbuilding : elles se spécialisent dans les projets de financement de nouvelle construction. Les plateformes de crowdbuilding disposent d’un statut juridique CIP et sont sous la tutelle de l’AMF (Autorités des Marchés Financiers). Leurs immatriculations sont effectuées auprès de l’ORIAS.
- Les plateformes de transition écologique : sont destinées aux projets écologiques (énergies renouvelables, projet agricole ou innovation). Ces projets doivent avoir des impacts sur l’environnement.
Quelles sont les différentes formes de crowdfunding ?
Les dons
C’est la forme de crowdfunding la plus ancienne. Ils peuvent être avec ou sans contrepartie. S’il y a des contreparties, elles sont sous forme de cadeau ou de récompense offerte par l’instigateur du projet. Ce type de financement est aussi appelé crowdgiving en anglais et n’a pas de minimum de contributions. Les dons sont le plus souvent utilisés pour des projets humanitaires ou des projets d’associations.
Les prêts
Ce type de crowdfunding est en quelque sorte un crédit participatif. Les prêts sont également appelés crowdlending et ressemblent à des prêts bancaires. Cette forme de projet de finance participative est la plus appréciée. Le crowdlending se présente comme suit : les participants qui peuvent être des personnes physiques ou morales prêtent de l’argent pour réaliser le projet.
Ils seront ensuite remboursés avec ou sans intérêts. Les modalités de remboursement (taux d’intérêt, échéance, délai de remboursement…) sont établies par le porteur de projet.
Les investissements en capital
Cette forme de financement participative est aussi connue sous la dénomination crowdequity. Les instigateurs du projet reçoivent des financements des investisseuses. Ces derniers gagnent en retour des titres financiers sous forme d’actions ou d’obligations à taux. Ils deviennent en quelque sorte les actionnaires du projet. Les fonds peuvent être récupérés au plus tard 5 ans après le financement. Le crowdequity est souvent utilisé par les startups, les PME et le TPE.
Les prêts aux entreprises
Dans le crowdfunding, le créateur de projet peut collaborer avec des prestataires. Dans le cas où le projet ne pourra pas rembourser le prêt, ce sont les prestataires qui se chargeront du remboursement à la place de l’instigateur. Si ce dernier fait une demande de prêt auprès d’une banque, les crowdfunding sont considérés comme une dette financière.
Quels sont les avantages et inconvénients du crowdfunding ?
Les avantages
Faire du crowdfunding pour financer ses projets présente plusieurs avantages.
- Dans ce type de financement, les fonds nécessaires pour le projet sont obtenus rapidement. Le lanceur de projet n’aura pas à avoir et à dépenser des budgets importants pour pouvoir se lancer dans le crowdfunding.
- Pour assurer sa réussite, les participants peuvent faire des suggestions concernant le projet. Ils ont accès au détail. De cette manière, l’instigateur à son tour peut procéder à des modifications.
- Le nombre d’investisseurs pour un projet est un moyen pour déterminer si le projet va réussir ou non. S’ils sont nombreux à participer à la levée de fonds, il y a de fortes chances que le projet soit bénéfique.
- Dans le cas d’un financement participatif, les investisseurs constituent un moyen de communication efficace. S’ils sont intéressés, ils peuvent en parler à leurs relations et les inciter à y participer également.
Les inconvénients
Adopter le crowdfunding pour trouver du financement pour son projet a quelques inconvénients.
- La finance participative est une technique qui n’est pas sure. Il est possible que le projet ne trouve pas le financement espéré. Selon un sondage, la moitié des projets mis en ligne sur les plateformes de crowdfunding ne réussit pas à avoir le financement escompté. Pour les investisseurs, les risques de perte de fonds sont élevés.
- Le projet est publié sur une plateforme sur laquelle tout le monde peut accéder. Le vol est un risque auquel l’instigateur doit s’attendre. Les personnes qui disposent de fonds, mais qui n’ont pas de projet pourront être tentées de lancer un projet similaire.
- Si un projet similaire qui a déjà obtenu un financement grâce au crowdfunding n’a pas eu de profit, les participants risquent de ne plus vouloir financer le projet.