Les démarches et les conseils pour ouvrir un food truck

Ce n’est pas seulement dans les grandes villes que les Food Truck gagnent en popularité. On peut également en trouver dans les zones rurales. Il s’agit d’un moyen pratique pour de nombreux clients d’acheter rapidement leurs repas. Il n’y paraît pas, mais l’ouverture d’un Food Truck requiert plusieurs démarches. Il faut comprendre qu’ouvrir un Food Truck constitue une création d’entreprises.

Les démarches à suivre pour l’ouverture d’un Food Truck

L’ouverture d’un Food Truck nécessite le suivi de plusieurs démarches et l’obtention de différentes autorisations.

Choisir la forme juridique

Puisqu’ouvrir son Food Truck, c’est ouvrir son entreprise, il est nécessaire de choisir une forme juridique. Ainsi, il est possible de créer une entreprise individuelle ou une EIRL. Dans l’un ou l’autre cas, il est nécessaire de compléter le formulaire PO CMB qui est requis pour une déclaration de création d’une entreprise-personne physique. Ensuite, une déclaration initiale d’affectation de patrimoine doit être réalisée pour l’EIRL ainsi qu’un intercalaire spécifique. Il s’agit de l’intercalaire P EIRL CMB. Enfin, c’est au centre de formalités des entreprises qu’il faut déposer ce dossier de demande d’immatriculation.

Si le Food Truck est ouvert comme société commerciale, les démarches à suivre sont un peu différentes et assez complexes. Effectivement, les statuts doivent être rédigés et une nomination des dirigeants est nécessaire. Les fonds correspondants aux apports en numéraire doivent être déposés sur un compte bloqué. L’évaluation des apports en nature doit aussi être réalisée et si besoin, nominer un commissaire aux apports. Un avis de constitution doit aussi être publié dans un journal destiné à diffuser des annonces légales. Une déclaration de création d’une personne morale doit aussi être complétée. À cela s’ajoute un intercalaire TNS, comme c’est le cas de tous les dirigeants intégrant le régime social des travailleurs indépendants. Le dossier de demande d’immatriculation est à déposer au centre de formalités des entreprises. Suite à cela une déclaration de bénéficiaire effectif doit être faite.

Le Food Truck et la fiscalité

En matière de bénéfice, une activité de Food Truck doit respecter les modalités d’imposition classiques. Si le Food Truck est créé comme étant une entreprise individuelle, une imposition personnelle à l’IRPP sur les bénéfices professionnels est appliquée. Pour un EIRL et l’EURL, l’entreprise est imposée personnellement à L’IRPP sur les bénéfices professionnels. Il est aussi possible de bénéficier d’une imposition des bénéfices au niveau de l’entreprise à l’IS. Enfin, pour les SASU, SAS et SARL, c’est à l’IS que l’imposition des bénéfices au niveau de l’entreprise est faite. Elle peut également être réalisée en son nom à l’IRPP pour une durée de 5 exercices maximum.

Pour l’EIRL, la SARL et l’EURL, si une gérance majoritaire est appliquée, cela peut apporter quelques formalités en plus. Si la base de calcul des cotisations sociales est impactée par le choix du régime d’imposition des bénéfices, les cotisations sociales sont déterminées à partir des bénéfices professionnels, ceci dans le cas d’une imposition à l’IRPP. S’il s’agit d’une imposition à l’IS ou impôt sur les sociétés, ces cotisations sont à calculer en tenant compte des rémunérations ou d’une partie des dividendes.

Budget à prévoir

Le budget d’un Food Truck est élaboré en tenant compte du camion à utiliser. Pour le déterminer, il est judicieux de demander un devis. Il peut varier selon la nature du véhicule, c’est-à-dire s’il est neuf ou d’occasion. Il faut également tenir compte de l’achat des marchandises, des consommables, des emballages, les matériels de cuisine, des fournitures administratives ou encore du carburant. Les dépenses liées à l’emplacement doivent également être prises en considération ainsi que les assurances professionnelles, les frais de création, le coût des publicités et de communication ou encore les honoraires du comptable.

Il est également possible de budgétiser le chiffre d’affaires prévisionnel en se basant sur un business plan bien élaboré. Pour cela, on peut tenir compte du nombre d’ouvertures prévu au cours de l’année.

Autorisations

Pour chaque emplacement, il est nécessaire d’avoir une autorisation de la mairie. Cette autorisation peut également s’obtenir auprès de la préfecture. Pour les Food Truck qui souhaitent vendre de l’alcool, il est nécessaire de disposer d’une licence. S’il s’agit de boisson des deux premiers groupes, comme la bière, le vin ou le cidre, il faut une licence petite restaurant. Pour les boissons alcoolisées, il est obligatoire de disposer d’une licence restaurant. Quoi qu’il en soit, la vente au détail des boissons de 4e et 5e catégories n’est pas autorisée, que ce soit pour une consommation sur place ou à emporter.

Puisqu’il s’agit d’un Food Truck, il est nécessaire d’avoir une autorisation pour utiliser un emplacement. Ces autorisations d’occupation sont à demander auprès de la mairie ou les préfectures. S’il s’agit d’un espace privé, elle doit être délivrée par le propriétaire. À durée déterminée et nominative, ces autorisations sont également révocables. Le type d’autorisation peut également varier selon le type d’endroit où on souhaite stationner. À savoir, pour un stationnement dans un domaine public, il est nécessaire d’avoir un permis de stationnement. En retour, le Food Truck doit payer une redevance auprès de la mairie ou des préfectures. Pour les emplacements situés dans les marchés et dans les halles, on doit disposer d’une autorisation d’occupation temporaire de l’espace public au niveau de la mairie. Dans ce cas, c’est un droit de place qu’il faut payer. Enfin, si l’emplacement du Food Truck se situe sur un espace privé, l’autorisation du propriétaire est requise. Dans ce cas, c’est au propriétaire de fixer le montant à payer. Dans les trois cas, si l’occupation n’est pas autorisée, l’entreprise peut être victime d’une amende.

Démarches

Avant d’entamer son activité, il est nécessaire de faire une déclaration auprès de la DDCPP ou direction départementale en charge de la protection des populations. Cette déclaration est obligatoire pour toutes activités qui commercialisent des aliments contenant des produits d’origine animale. En ce qui concerne le véhicule, il doit également répondre aux normes qui s’appliquent aux établissements recevant du public ou ERP. Aussi, la voiture utilisée pour l’activité doit être assurée.

Hygiène et règles de sécurité

L’ouverture d’un Food Truck ou camion restaurant  requiert le suivi d’une formation sur l’hygiène. Cette dernière doit être faite au niveau d’un organisme agréé. Par contre, pour les personnes qui disposent de trois ans d’expérience en tant que responsables dans le secteur alimentaire n’a pas besoin de suivre cette formation. C’est également le cas de ceux qui disposent d’un diplôme de niveau V. tout comme un restaurant habituel, un Food Truck doit également respecter les règles d’hygiène et de sécurité sanitaire.

Le nom commercial

Le nom commercial est également un point à prendre en considération. Il est important de faire des investigations pour savoir si le nom en question est disponible ou pas. Pour le savoir, il est possible de vérifier dans la base de l’INPI. Si le nom n’a pas encore été utilisé par une autre entreprise, il est important de faire un dépôt de marque et de logo. Il est également nécessaire de faire une réservation de nom de domaine.

L’installation et l’emplacement

Le Food Truck étant une activité artisanale, il est nécessaire de s’inscrire au répertoire des métiers. C’est ce qui va permettre à l’entrepreneur de faire un stage de préparation à l’installation. Quoi qu’il en soit, ce stage n’est pas obligatoire. Elle peut également être considérée comme une activité commerciale dans le cas où des boissons et des produits non transformés sont vendus par l’entreprise.

L’emplacement constitue également un point très important pour un Food Truck. Cela permet d’assurer le lancement de l’entreprise. Tout comme avec n’importe quel restaurant, la visibilité est cruciale. Il faut également que ce soit dans une zone de passage. Pour cette dernière, il faut s’assurer d’être ouvert dans les heures où il y a beaucoup de va-et-vient. Il est important de préciser que même si le Food Truck est un véhicule, il ne doit occuper qu’un seul endroit pendant une journée. Toutefois, il est totalement libre de changer d’emplacement le lendemain. À condition, évidemment, de disposer d’une autorisation pour cet endroit également.

L’emplacement et l’heure d’ouverture selon l’emplacement comptent également beaucoup. Il est donc nécessaire d’adopter une stratégie bien déterminée pour cela. Étant donné que les emplacements peuvent être limités, il est toujours important de bien se renseigner et de sélectionner le lieu le plus stratégique. De ce fait, il est avantageux de bien connaître la zone où on souhaite stationner.

L’assurance

Pour le projet d’un Food Truck, il est nécessaire de se soumettre à plusieurs assurances. Entre autres, l’assurance du véhicule ou encore la responsabilité civile professionnelle.

L’immatriculation et la carte de commerçant ambulant

Étant donné qu’il s’agit d’une entreprise, il faut également immatriculer le Food Truck. Pour le faire, un dossier est à déposer auprès du centre de formalités des entreprises dont la société dépend. Comme on a vu plus haut, les formalités à suivre se font en tenant compte du statut juridique de l’entreprise.

Une carte de commerçant ambulant et nécessaire pour ceux qui souhaitent exercer hors de la commune de domiciliation de la société. Pour demander la carte, il faut joindre un dossier au niveau du centre de formalité des entreprises dont la société dépend.