Marchés financiers : à quoi peut-on s’attendre pour la fin de l’année 2020 ?
La crise du Coronavirus, considérée il y a encore peu de temps, comme la prochaine grande crise financière mondiale tend à se stabiliser en bourse. Après une débâcle brutale et violente, les investisseurs peuvent s’interroger sur une possible reprise qui restera fragile compte tenu du manque d’évolution notable sur le traitement du covid-19.
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Les marchés financiers ont commencé l’année sur des tristes records
Si l’on en croit l’adage, les records sont faits pour être battus, mais en matière d’investissement les records baissiers mettent à mal toute une économie réelle et menacent un système capitaliste souvent décrié.
Et des tristes records baissiers, nous en avons eu lors de ce premier trimestre de l’année 2020 dont le réel déclenchement s’est opéré le 24 février 2020 :
- Une baisse historique est observée, le jeudi 12 mars, sur l‘ensemble des places boursières. Le Dow Jones a perdu sur une seule journée 10%, le DAX30 près de 12.45%.
- Le cours de l’indice de la peur, nommé le VIX, atteint en quelques jours les 80%. Un niveau jamais atteint depuis la crise financière de 2008.
- Des entreprises, très impactées dans l’économie réel, sollicitent l’état pour des plans de sauvegarde. C’est notamment le cas de l’entreprise AIRBUS dont le cours de bourse à perdu plus de 60%.
- Des limites maximales de baisse, rares, ont été déclenchés et ont bloqué les investissements sur les marchés financiers pendant plusieurs heures.
Reprendre des investissements financiers dans de telles conditions se relève plus risqué que des opérations de trading dont l’horizon d’investissement court terme aurait tendance à avantager les opérateurs lors de ces périodes à très forte volatilité.
Les Etats mènent de front des plans de relance
C’est un fait indéniable, l’attentisme des Etats observé lors de la crise financière de 2008 a servi de leçon pour calmer cette fois-ci, au plus tôt, les places boursières.
La Banque Centrale Européenne (BCE) a d’abord annoncé un plan de relance timide de plusieurs milliards d’euros avant de le réévaluer, le 19 mars dernier à 750 milliards d’euros.
« Ces temps extraordinaires nécessitent une action extraordinaire. Il n’y a pas de limites à notre soutien à l’euro. » s’exclama Christine Lagarde, présidente de la BCE, sur twitter.
De l’autre côté du globe, c’est la FED (Réserve fédérale) qui annonce un plan de sauvegarde historique de 2 000 milliards de dollars pour soutenir les Etats Unis. Les sommes en jeu sont énormes quand on sait que le PIB (indicateur correspond à l’ensemble des richesses créées) de l’Italie s’élevé à 2 084 milliards de dollars en 2018.
Est-ce pour autant suffisant ?
L’injection de monnaie, et ce sans limite, des différentes banques centrales n’ont pas permis d’observer une accalmie immédiate.
Le creux observé sur l’indice des 40 plus importantes capitalisations françaises (CAC40) a une amplitude de 40%. Depuis ce creux, les cours de bourse rebondissent en moyenne de 25%, la volatilité tend à se réduire mais il reste du chemin pour retrouver les niveaux observés avant crise.
Il est évident que les mesures prises par le gouvernement, financées par la dette, ont rassuré les actionnaires. Personne ne souhaite voir apparaitre une crise financière qui pourrait être d’une ampleur sans précédent tellement la dette a pris une place de plus en plus importante dans notre économie.
C’est la conséquence d’une politique trop accommandante et des taux directeurs bas incitant la consommation.
Mais ces sauvegardes à répétition sont-elles viables à long-terme ? Le niveau d’endettement de la France supérieur à 100% de son PIB devait atteindre après crise 120 à 130%.
Résultat provenant à la fois d’une baisse du PIB sur l’année 2020 et d’une augmentation de la dette pour financer une reprise. Il est question de s’interroger sur les conséquences profondes de ces mesures qui peuvent naturellement prolonger la crise économique.
Le cas d’école : La crise financière de 2008
Sans revenir sur le fondamental lié aux subprimes, bien différent, qui a occasionnée la crise financière de 2008. La lecture graphique de la crise nous donne de probable hypothèse sur le devenir des cours de bourse.
1ere constatation : Une période de baisse est toujours ponctuée de rebond
La crise financière 2008 s’est déroulée sur 1 an et 7 mois. Durant cette période, il y a eu 4 vagues de baisse successives et extrêmement rapides. Une partie de la vague baissière a toujours été retracée (environ 50%) avant de se poursuivre.
2ème constatation : La volatilité n’est pas constante
Les vagues baissières sont des périodes de très grandes volatilités, des périodes rapides. Les rebonds toujours très fragiles, la volatilité tend à se réduire, les cours progressent jusqu’à ce que la volatilité reprenne ses droits.
3ème constatation : Un cours de bourse n’a jamais trop baissé
Les banques d’investissements sont les premiers opérateurs à souffrir des crises financières. LEHMAN BROTHERS, 4ème banque d’investissements du monde, qui a fait faillite en 2008 à vue son cours de bourse passé de 86$ à 2$. GOLDMAN SACHS, 1ère banque d’investissements du monde, à vue son cours de bourse perdre 80% de sa valeur en 2008.
Quelles perspectives pour la suite de l’année 2020 ?
Aujourd’hui il est évident que sur le plan sanitaire rien ne semble avoir profondément évolué. Les zones en tentative de déconfinement (notamment l’Allemagne) font état d’une deuxième vague quasi-systématique, les tentatives et projets de vaccins n’ont pas encore abouti, les connaissances autour du virus et des potentiels de transformation sont réévaluées au jour le jour.
Il est évident que la reprise économique souhaitée par beaucoup en grande pompe n’aura pas lieu.
L’hypothèse d’une deuxième vague (sans jeux de mots) boursière prend alors tout son sens quand on suit les constatations de la crise des subprimes.
Les actionnaires qui auraient alors essayés de « profiter des soldes » pourront se retrouver piégés.
Notons cependant que les performances passées ne préjugent pas des performances futures mais un appel à la prudence est souhaitable compte tenu du manque d’évolution dans l’économie réel.