Quelle est l’utilité d’un sociogramme dans une entreprise ?
Des conflits peuvent apparaître dans des écoles, dans des entreprises et dans la société en générale. Pour les prévenir ou minimiser leurs impacts, il est nécessaire d’identifier les sources de conflits organisationnels, en mettant en place un sociogramme.
Table des matières
Utilité d’un sociogramme
Dans le domaine des sciences humaines, notamment de la sociologie, on peut trouver le sociogramme qui est une technique sociométrique. Cette dernière permet de faire une étude sous forme de diagramme, sur les relations que peuvent entreprendre les membres d’un groupe. À partir de la contextualisation et de l’observation durant l’étude effectuée, on obtient des théories.
Le sociogramme permet également d’obtenir des informations nécessaires sur les relations professionnelles, les relations personnelles, et les canaux de communication.
Le sociogramme est utile pour permettre la compréhension de la structure de la communauté, et pour résoudre les conflits occasionnels et fréquents en cas de nécessité.
Un individu peut essayer cette technique s’il veut connaître sa position dans son groupe. Grâce au sociogramme, il a même la possibilité de connaître les préjugés de ses collaborateurs.
Comment s’est formé le sociogramme ?
La notion de sociogramme a vu le jour aux États-Unis dans les années 1930 par un pionnier de la sociométrie et de la psychothérapie : Jacob Levy Moreno. Il a lancé un ouvrage intitulé « Who Shall Survive ? » (en français « Fondements de la sociométrie »), mettant en avant l’étude sur les relations interpersonnelles qui peuvent être entreprises dans des groupes sociaux.
Selon cette personne, on utilise la sociométrie pour étudier mathématiquement les liens psychologiques qui peuvent être tissés dans une communauté. Avec plusieurs patients, il a pu effectuer plusieurs observations. Il a réalisé cela en tant que psychiatre.
En faisant plusieurs tests sociométriques dans le monde réel, Moreno a pu avancer des théories. Il a utilisé une stratégie de la communication efficace, nommé « observation participante ».
Suite à ses études, il a pu tirer le fait qu’une plus grande objectivité peut être acquise suite à une crise de subjectivation sur les méthodes d’investigation psychosociale.
Mais pour que les résultats de l’étude ne soient pas faussés, l’intervention de l’observateur ne doit pas se faire remarquer par les membres du groupe à étudier.
Comment fonctionne le sociogramme dans une entreprise ?
Dans chaque société, selon Moreno, il est possible de constater trois différentes relations subjectives : l’indifférence, l’antipathie et la sympathie. La sympathie peut être assez difficile à instaurer dans la communauté, car on peut y trouver plusieurs personnes de différentes cultures. Dans un groupe, les membres s’obligent à établir un lien social avec les autres membres pour leur propre intérêt. À cause de cela, on peut trouver des individus qui se rejettent mutuellement, bien qu’ils travaillent ensemble.
Il faut savoir qu’il n’existe pas encore de méthodes qui peuvent interpréter les pensées réelles d’un individu. C’est en fonction de la position de ce dernier dans la société, ses expériences professionnelles, et ses vécus que l’observateur peut tirer des conclusions.
Un psychologue appelé Muzafer Sherif a constaté que le contexte est réellement influent en ce qui concerne l’interprétation des relations.
Le statut sociométrique
Lors d’une étude d’une salle de classe par exemple, on peut construire un sociogramme pour analyser la dynamique et les liens sociaux du groupe. Dans ce type d’exemple, on peut effectuer des observations sur les élèves, ainsi que sur l’enseignant. On peut trouver très fréquemment le choix réciproque et le choix unilatéral.
En fonction de ces choix, il est nécessaire de prendre en considération les formes de relation. Pour un choix unilatéral, on pourra constater un individu A qui choisit un individu B sans réciprocité. Pour un choix réciproque, on pourra toujours constater un individu A choisissant un individu B, et en même temps, B choisit A (réciprocité).
On peut trouver 3 statuts sociométriques : le meneur puissant, le meneur populaire, l’isolé (ou l’éminence grise).
Un meneur puissant est un individu qui est apprécié par plusieurs personnes dans un groupe. Cela peut être grâce à son statut social, ses compétences ou ses expériences.
Un meneur populaire est un individu qui est également apprécié, mais par un petit nombre de personnes dans un même groupe. Ce type d’individu n’a pas les mêmes pouvoirs que le meneur puissant ; il peut seulement remplacer ce dernier en cas d’indisponibilité.
On peut aussi trouver un individu isolé qui est un membre du groupe, et qui ne peut ni être rejeté ni être choisi par ses collègues. Il peut aussi être appelé « Éminence grise ».
Comment interpréter le sociogramme ?
Pour avoir des résultats plus satisfaisants, il est conseillé par les chercheurs de procéder à une immersion dans le groupe étudié. Un observateur doit cacher sa mission en prenant par exemple un rôle important dans le groupe.
L’observateur pourra procéder à l’établissement d’un diagramme une fois qu’il aura pu tracer les relations humaines au sein de la communauté à étudier.
Dans une étude menée sur la dynamique des étudiants dans une salle de classe, on pourra interpréter les notes que ces étudiants attribuent à chaque personne qu’ils aimeraient collaborer avec eux sur une activité scolaire.
C’est à partir de ces notes qu’on pourra identifier les étoiles (personnes les plus choisies par la majorité des membres du groupe). L’ambiance dans une salle de classe qui n’a pas d’étoile et dans une autre qui en a peut être très différente.
Comment construire un sociogramme face aux conflits ?
Le conflit peut être constaté dans n’importe quel type de société (dans les établissements publics ou privés, au marché, dans les hôpitaux, etc.), car on peut toujours y trouver beaucoup de personnes qui ont toutes des idées différentes.
Dans une entreprise, par exemple, on pourrait constater une réticence des employés dans le cas où on leur attribuerait de nouvelles tâches sans réviser leur salaire.
Conclusion
Lorsqu’il s’agit de conflits organisationnels, il est nécessaire de mettre en place un sociogramme. Il permet d’étudier les individus des groupes informels et formels, ainsi que ceux appartenant à des réseaux sociaux. Il étudie aussi les interactions de chaque personne avec les différents acteurs. Toutes les personnes qui sont dans le groupe doivent être prises en compte pour de meilleurs résultats.